16 juillet 2020
Né rapidement en sortie de crise sanitaire, le « Ségur de la Santé » interroge tant sur son périmètre que sur sa finalité.
En effet, présenté lors de son lancement fin mai 2020 par le Premier Ministre comme la continuité du Plan Ma Santé 2022, le Ségur de la Santé repose sur quatre piliers assez consensuels : les métiers et leur revalorisation, la politique d’investissement et de financement, la simplification des organisations et le travail des acteurs de la santé dans les territoires. Les enjeux identifiés tels que la modernisation par le numérique, les liens entre la ville, l’hôpital et le secteur médico-social ou encore la prévention et l’éducation à la santé faisant, sur le principe, largement consensus.
Pourtant, Adédom déplore que les acteurs du grand âge et en particulier ceux du domicile aient été associés à ce chantier si tardivement et de façon accessoire. Les concertations avec les pilotes des quatre axes ayant fini de dépeindre un schéma hospitalo-centré où les acteurs de la ville, sociaux et médico-sociaux gravitent tels des satellites autour de la planète Hôpital, donnant l’impression d’une régression de 10 ans dans les politiques publiques.
Adédom s’interroge : que ressortira-t-il finalement de ce mois de concertation dans un calendrier aussi bousculé (travaux remis fin juin 2020 pour des annonces prévues mi-juillet) ? D’autant que le chantier Grand Age et Autonomie est mené en parallèle, sans réelle porosité dans les réflexions, contrairement à ce que préconise Dominique Libault, auteur du rapport « grand âge et autonomie » en déclarant que « l’organisation centrale du système de santé doit s’enrouler autour du sujet des personnes âgées ».
Plus qu’un nouveau plan hospitalier, Adédom souhaite que le Ségur de la Santé adopte une acception large du terme « santé », embarquant et revalorisant sans distinction les professions du soin, de l’aide et de l’accompagnement, tous secteurs confondus, dans une logique de parcours que nous appelons de nos vœux depuis plusieurs décennies. Cela nous semble être la seule solution pour bâtir les fondations d’un système de santé moderne, innovant, performant, plus souple, plus à l’écoute de ses professionnels et des usagers et d’avantage en phase avec les territoires.
Adédom estime, s’agissant du secteur du « domicile », que les concertations nationales sur l’autonomie et le grand âge qui ont eu lieu ont permis d’aboutir à des propositions intéressantes (cf. rapport Libault et rapport El Khomri), tout comme le Plan Ma Santé 2022 qu’il faut reprendre, poursuivre et articuler afin d’assurer une cohérence et une continuité salutaire dans les politiques en santé. Voir la contribution d’Adédom pour le Ségur ci-joint.
La crise du Covid-19 a par ailleurs servi de révélateur des forces et faiblesses de notre système de santé. Elle a permis de montrer la résilience, la capacité d’adaptation et l’aptitude à travailler ensemble en brisant les logiques en silos des acteurs de ce système. Appuyons-nous collectivement sur cette dynamique pour construire le système de santé français d’aujourd’hui !